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Billet d’humeur : entrepreneure déconfinée, oui, mais…

Lettre ouverte d’une entrepreneure déconfinée.

Déconfinée ? Oui, mais… les choses ne redeviennent pas « comme avant » en un claquement de doigt. Malheureusement, depuis quelques jours, quelques semaines, nous, créateurs et entrepreneurs, faisons face à un retour de flamme difficile à encaisser. Oui la pression redescend pour beaucoup, la vie reprend son cours. Mais est-ce une raison pour oublier l’élan de bienveillance et de soutien dont vous avez fait preuve durant le confinement ?

En tant que consommateurs, vous ne percevez peut-être pas toutes les subtilités que ce « vrai faux retour à la normal » induit pour nous. Et vous connaissez mon authenticité et la transparence avec laquelle j’aime échanger avec vous. Alors c’est parti !

Ce n’est pas une histoire de « chance »

Durant le confinement, nous avons tous bataillé pour garder la tête hors de l’eau. Les temps ont été compliqués et malheureusement certaines entreprises n’ont pas pu faire face à cette crise sanitaire, qui a engendré une crise économique sans précédent. Que nous ayons réussi à garder le cap financièrement parlant ou non, il a fallu redoublé d’efforts. D’autres ont réussi à « sauver les meubles », comme on dit. Certains parlerons de chance, je n’en dirais pas tant. Si je vous écris encore, vous vous doutez bien que c’est car mon activité a pu faire face au covid-19 sans trop de dégât. Mais j’estime qu’il ne s’agit pas d’une question de « chance » .J’ai sorti les rames, comme tout le monde, pour affronter les difficultés induites par le confinement. J’ai travaillé encore plus que d’habitude (comment ça, c’est possible ?) pour boucler les mois sans trop de vague.

Alors au lendemain du confinement, je suis fatiguée. Et c’est ok. Car à tout cela, vous ajoutez le stress ambiant et les actualités anxiogènes, un mari travaillant dans les secours, une santé « à risque » comme ils disent, vous ajoutez une jeune entreprise à faire tourner malgré tout. Le but ici n’est bien évidemment pas de s’apitoyer sur mon sort, je suis loin d’être à plaindre. Mais de vous reposer les grandes lignes d’un contexte qui est devenu une normalité alors qu’il n’en est rien. Vous obtenez ainsi une entrepreneure bien fatiguée et qui a besoin de repos. Et pourtant…

Un bien long marathon…

Pourtant, il reste encore quelques jours à tenir avant le repos du mois d’août. Et malgré tout le soutien que nous avons reçu lors du confinement, il semblerai que l’eau ai coulé sous les ponts depuis. Des commandes à honorer, des mails à relancer, des mystères postaux à élucider… Des clients à rassurer, des frustrations à gérer. Les miennes parfois, celles de vous dire « non je ne suis plus disponible » car je ne peux malheureusement pas ajouter toutes les demandes à mon planning de manière infinie. Au moment où nous aimerions relâcher la pression, il faut pourtant la maintenir car « les affaires reprennent ».

C’est aussi un des raisons pour laquelle j’ai choisi de m’éloigner d’Instagram. Ce réseau social est génial, c’est mon bébé comme j’aime le dire, et c’est celui que je chouchoute le plus. Mais il a ce côté pervers du « tout tout de suite ». Après avoir été très présente sur les réseaux durant le confinement, je pense qu’il est important de prendre du recul.

Avoir trois relances d’une même personne entre 23h et 9h du matin pour une demande de devis, ce n’est pas possible. Réaliser du sur-mesure en trois jours avec des photos non adaptées, impossible aussi. Faire face à l’agacement d’un client pour une commande envoyée « seulement » le lendemain, alors qu’on attend le paiement depuis plus de 15 jours, c’est incompréhensible.

Attention, true story : la nuit je dors (si si, je vous assure). La journée je travaille (oui oui, promis). J’ai des rdv clients, des visites chez mes prestataires, une charge mentale qui plafonne déjà à 8000, des moments où je ne suis pas disponible, et des journées où je n’ai tout simplement pas envie d’être collée à mon téléphone. Malgré mon métier d’entrepreneure qui me confère tout un tas de casquettes, je ne suis pas postière ni banquière.

Je bénirai le jour où j’aurai une secrétaire, car à ce moment là, vous serez assurés d’avoir une réponse rapide. Mais aujourd’hui et pour encore bien quelques temps, je gère la totalité de mon entreprise seule, de A à Z. L’urgence ne fait pas partie des valeurs de mon entreprise. La bienveillance oui. Nous restons des êtres humains, et il est bon de se le rappeler.

La peur d’une nouvelle vague

Pas peur pour ma santé, quoique… Mais de manière très concrète, si une nouvelle vague a lieu en automne, il faudra dire adieu, entre autre, à nos marchés de Noël… Et ça, ça risque d’être un sacré coup dur. J’ai prévu d’être présente sur 4 marchés de Noël, dont un à Paris sur 9 jours. Autant vous dire qu’en terme d’investissement financier, il ne va pas falloir se louper. Au delà des frais d’inscription qui ne seront sans doute pas remboursés, c’est surtout la perte du chiffre d’affaire que ces marchés génèrent en temps normal qui s’annonce rude. Ces ventes assurent en effet nos fins d’années, vous en avez sans doute conscience. Et sans marché, cela (re)mettra en difficulté nos entreprises durant les derniers mois de l’année. Alors on prend le risque d’y laisser des billets et des plumes ou pas ?

[Edit : pensez à acheter vos cadeaux de Noël auprès d’artisans, vous leur permettrez peut-être de garder la tête hors de l’eau en fin d’année !]

Ce billet d’humeur touche à sa fin. J’espère qu’il vous aura permis de « voir » l’envers du décor, les aléas et autres tracas que la vie d’entrepreneure peut nous amener en ce moment. Mais sachez que toute cette fatigue n’enlève en rien ma motivation et ma passion pour mon métier et pour le patrimoine. J’ai la chance d’avoir à mes côtés une communauté bienveillante.

Aussi, je souhaite vous redire à quel point votre soutien nous a été précieux ces derniers mois. Je parle au nom de tous les créateurs et entrepreneurs. Nous avons été portés par vos mots touchants, et vos commandes nous ont permis de garder le cap. C’est grâce à vous que nous sommes encore présents aujourd’hui. Continuez ainsi. Quelques semaines après le confinement, au moment où la pression peut redescendre de votre côté, sachez que chez nous, elle est toujours bien présente. Même si vous avez l’impression que c’est de l’histoire ancienne, le covid est toujours bien présent, si ce n’est déjà dans nos esprits. On nous parle de nouvelle vague et de re-confinement, alors notre inquiétude est toujours là.

With love ♥



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