« Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines », écrivait Chateaubriand. De fait, fut un temps où un édifice en ruine était bien plus prisé qu’un édifice neuf ! L’attrait pour les ruines se développe à la Renaissance quand des fouilles révèlent aux érudits des fragments antiques. Il se poursuit jusqu’au XVIIIe siècle, qui voit certains propriétaires dynamiter leurs propres propriétés pour en faire des ruines romantiques, comme à Ourscamp. Dingue !
Et pourtant, quel grand écart entre une ruine et un monument valorisé, plein de potentiel ! Un tel comportement serait inimaginable aujourd’hui… Penchons-nous donc un peu sur le problème de la ruine, pour, au contraire, sortir de ce cas de figure. La valorisation du patrimoine est le meilleur remède contre les éboulements, les dégradations et l’oubli. Je suis certaine que si on les avait correctement valorisés, les deux immeubles qui se sont effondrés dans le centre-ville de Lille en novembre dernier n’auraient jamais connu un tel sort, puisqu’ils auraient été restaurés bien plus tôt. Alors, mieux vaut prévenir que guérir, non ?
D’un monument à la ruine…
Qu’est ce qu’une ruine ? Si ce n’est le triste sort que l’on réserve aux monuments délaissés. Cherchons dans un premier temps à comprendre ce qui amène certains monuments à l’abandon et à la ruine. Qui dit ruine dit bien évidemment manque d’entretien, jusqu’à ce que le monument en dépérisse. Or, cette ruine peut avoir des causes très diverses :
- les catastrophes naturelles (incendies, inondations…). Les tragiques exemples de Notre-Dame de Paris, mais aussi de l’Hôtel Lambert ou encore du Parlement de Bretagne viennent bien tristement nous rappeler que non, le patrimoine n’est pas immuable et qu’il a vite fait d’être réduit à l’état de ruines…
- le manque d’entretien par manque de moyens. On peut penser notamment aux difficultés des châteaux périgourdins à assurer le renouvellement de leur toiture de lauzes, si coûteuse parce qu’elle demande l’expertise d’artisans qualifiés extrêmement rares.
- le manque de connaissances. Quand on tarde à identifier le problème de conservation, il est parfois trop tard et les dégâts peuvent être irréparables ; c’est notamment le cas pour les termites ou autres sympathiques insectes, dont les fléaux peuvent ravager un parquet et une structure en un rien de temps
- la perte d’intérêt. Combien de monuments se sont-ils vus délaissés par les visiteurs parce qu’ils semblaient « poussiéreux », dépassés, démodés ? De l’absence de visiteurs, donc de l’absence de vie, à la ruine, il n’y a qu’un pas…
Au fond, comprendre ce mécanisme de la ruine peut nous aider à stopper ce cercle vicieux. La réponse à tout cela, c’est bien la valorisation du patrimoine.
Valoriser pour préserver !
Aux grands maux les grands remèdes : reprenons chacun des points précédents pour en détailler les solutions. Chacune est une facette très concrète de la valorisation du patrimoine :
- prévoir des plans de sauvegarde et s’entraîner en cas de catastrophe. Imaginez le pire pour conserver le meilleur : en cas d’incendie, quel décor de mon château sauver en priorité ? Quels sont les points d’eau et les accès pour les pompiers ? De même pour les inondations : a-t-on prévu une pompe à la cave ?
- trouver un business modèle convenable qui permette non seulement de faire vivre le châtelain, mais aussi de conserver le château ! Vous retrouverez dans un de mes précédents articles une liste de conseils pour trouver une rentabilité financière.
- se former pour savoir non seulement guetter les dégradations insidieuses de son patrimoine, mais aussi parler de ses richesses et de son histoire ! En somme, que chaque châtelain soit à sa façon un véritable conservateur du patrimoine, avec toutes les casquettes que ce métier implique. Savez-vous détecter la mérule ? Participer à la valorisation du château en animant vous-même la visite guidée ?
- être un passionné. Cela ne s’apprend pas, mais cela peut se transmettre. Par une bonne communication, rendez contagieux l’amour qui vous anime pour votre château. Une médiation adaptée aux différents publics les rendra aussi amoureux que vous de l’édifice. De façon ludique, par une visite théâtralisée, un livret de jeux, un escape game, ils en découvriront tous les détails et apprendront d’autant mieux à l’apprécier.
Oui, faire aimer le patrimoine est la meilleure façon de le valoriser. Et la valorisation, c’est le meilleur biais de conservation. Si un monument est constamment choyé et entretenu, pas de catastrophe de conservation, pas de ruine, les pierres restent vivantes. Qu’est ce que mettre en valeur ? C’est finalement mettre en avant. C’est insuffler subtilement (ou plus directement) l’idée de venir découvrir votre château, c’est faire connaître votre entreprise si vous avez décidé de l’intégrer dans un lieu patrimonial remarquable.
Et c’est là qu‘Illustration de Patrimoine rentre en jeu. Quelle meilleure mise en valeur pour un monument qu’une belle illustration numérique, épurée et design ? Puisqu’elle sera encadrée au mur de ses acheteurs, diffusée, envoyée par la poste sous forme de carte de voeux, le château ou l’édifice représenté est sûr de ne pas être oublié ! Et je suis certaine qu’une telle illustration peut donner envie de visiter le monument « en vrai » si le destinataire ne le connaît pas encore.
Alors oui, l’attractivité touristique, le développement de votre image de marque et la mise en valeur de votre patrimoine sont les meilleurs garants contre la ruine. Parce qu’ils sont, au fond, l’expression de l’amour que nous portons à notre trésor culturel, et la manifestation de la volonté que nous avons de le préserver !