Voyage en Espagne : 5 villes incontournables

L’heure des vacances a sonné… Amoureux du patrimoine, vous rêvez aussi de soleil et d’un brin de dépaysement ? Mais comment concilier tous ces critères, soleil + plage + musées et vie culturelle ? J’ai peut-être la solution. Que diriez-vous d’un voyage en Espagne ! Facile d’accès vu sa proximité avec la France, éblouissant par ses monuments autant que par son ciel bleu, je pense que ce beau pays vous plaira autant qu’à moi. Alors, prêts à faire vos valises ?

Sur le modèle de la balade patrimoniale dans Lyon, voici un parcours de 5 villes espagnoles à découvrir absolument, sur lesquelles je vous partage mes conseils. Pour chacune, il y a tellement de choses à voir, on n’a que l’embarras du choix… J’ai donc sélectionné, pour chaque destination, 4 de mes monuments préférés. De beaux bâtiments patrimoniaux, dont la façade me fait rêver et que j’illustrerai peut-être un jour. Pas forcément les monuments les plus connus, mais ceux pour lesquels j’ai eu un coup de coeur. Il ne vous reste donc plus qu’à faire vos valises, pour découvrir tout cela « en vrai » !

Barcelone

• La Sagrada Familia. Depuis son commencement en 1882, la construction de cette folie de Gaudí se poursuit encore aujourd’hui. On ne peut pas faire l’impasse de cette gigantesque basilique, dont l’extérieur ressemble à de la rocaille, et l’intérieur à une lumineuse forêt. Mais pensez bien à réserver vos tickets longtemps à l’avance, vu l’affluence ! Je vous conseille aussi de réserver une montée dans les tours, pour admirer leur sommet en trencadis, ces mosaïques colorées si caractéristiques de l’architecte catalan.
• La Casa Vicens. Édifiée entre 1883 et 1885, cette villa est le premier projet d’envergure de Gaudí. Inspirée de la nature et de l’orientalisme, elle offre alors un véritable voyage des sens, avec ses décors étonnants et rutilants. A noter, une très bonne médiation pour approcher l’oeuvre de l’architecte.
• La cathédrale Sainte-Croix. La Seu (« cathédrale » en catalan) est un chef d’oeuvre de l’art gothique… et néo-gothique (sa façade principale n’a en fait été terminée qu’au XIXe siècle). Les stalles du choeur exposent les armes et les titres des chevaliers de la Toison d’Or, intacts. Et chacune des chapelles latérales offre au regard un retable rutilant de dorures..
• La colline de Montjuïc et le musée national d’art de Catalogne. C’est un peu Montmartre et le Louvre réunis ! L’ascension se mérite, mais la vue sur Barcelone du haut de la colline de Montjuïc est imprenable. Quant au musée national d’art de Catalogne, je ne peux que le recommander pour son impressionnante collection de peintures murales romanes. (Oui oui, ce sont bien les vraies, car contrairement à la France ce sont désormais des copies qui ont été placées in situ dans les monuments !).

Saragosse

• La cathédrale Saint-Sauveur. De style mudéjar, la cathédrale résume très bien l’histoire espagnole puisque sa construction au XIIe siècle se fait sur plusieurs édifices successifs : un temple romain, une église wisigothe puis une mosquée. Outre sa sacristie qui abrite un musée de la tapisserie, la cathédrale Saint-Sauveur est un point de repère dans la ville avec son haut clocher coiffé d’une tour-lanterne à huit côtés
• La place de Notre-Dame-du-Pilier. Centre névralgique de Saragosse, elle est le lieu idéal pour contempler la façade de la basilique baroque du même nom, plus ancienne église mariale de la chrétienté. Elle comporte aussi un monument à la gloire de Goya, le célèbre peintre étant originaire de la région.
• Le Palais de l’Aljaferia. Rare témoignage architectural de l’apogée de la taïfa de Saragosse, le Palais a été reconverti après l’époque islamique en résidence des rois catholiques d’Aragon. Elle est enfin devenue une forteresse militaire Renaissance à la fin du XVIe siècle. Mais à l’intérieur, on peut encore admirer ses arcs en fer à cheval et ses superbes détails décoratifs de stucs. En particulier, ne ratez pas le célèbre Patio de Sainte Isabelle !
• Le musée Pablo Gargallo. Les oeuvres du sculpteur espagnol du début du XXe siècle prennent place dans un bel hôtel particulier aragonais du XVIIe siècle, aux délicates corniches sculptées. Une double raison de visiter le lieu !

Madrid

• Le musée du Prado. Dessiné à la fin du XVIIIe siècle par Juan de Vilanueva, le musée du Prado, avec son péristyle néoclassique, a tout de l’apparence typique d’un musée de Beaux-Arts. Et les collections à l’intérieur sont à l’échelle de cette façade monumentale ! Les plus grands chefs d’oeuvres de l’art espagnol y sont rassemblés, de Juan de Juanes à Mariano Fortuny.
• La Plaza Mayor. La Plaza Mayor doit sa gigantesque superficie à la volonté des Habsbourg. D’ailleurs, la statue équestre du roi Philippe III trône en son centre. Elle offre aux yeux du visiteur une grande harmonie architecturale, avec ses arcades de granit et ses quelques 237 balcons… Ce qui fait d’elle un des symboles de la ville !
• Le Palais Royal. Situé juste en face de la cathédrale, le Palais Royal de Madrid occupe presque deux fois la superficie du château de Versailles. Edifié sur ordre de Philippe V en 1738, il comporte de magnifiques salons d’apparat. Il abrite aussi la chapelle et l’armurerie royales.
• Le site royal de Saint-Laurent de l’Escurial, et la Casita del Príncipe. A 45 km au Nord-Ouest de Madrid, l’Escorial a été construit à la demande du roi Philippe II, pour célébrer sa victoire de Saint-Quentin sur les troupes du roi de France Henri II en 1557. A la fois monastère, sépulture des Habsbourg, palais d’automne de leur cour, et sanctuaire à la gloire de la Contre-Réforme, il était un lieu incontournable du pouvoir. Immense et froid, le bâtiment comporte néanmoins de superbes décors comme celui de la bibliothèque. La Casita del Príncipe au contraire, une folie XVIIIe comme le Trianon, révèle une ambiance bien plus intimiste dans laquelle le futur Charles IV aimait se retirer en journée.

Tolède

• Le Pont d’Alcántara. Une superbe entrée pour une superbe ville : le pont d’Alcantará sert de porte d’entrée à Tolède en enjambant le Tage. Il date du règne d’Alphonse X le Sage, au XIIIe siècle, et offre une perspective admirable sur la cité médiévale, nichée au sommet de sa colline.
• Le monastère de Saint-Jean-des-rois. Ce monastère franciscain est un petit bijou du gothique flamboyant ! Son cloître à double étage, aux sculptures si délicatement ciselées, est particulièrement harmonieux et permet ainsi des jeux de lumière uniques.
• Le musée du Greco. Cette charmante maison tolédane expose avec brio l’oeuvre du Greco, ce peintre si étonnant du Siècle d’Or, au travers de tableaux autographes et de documentaires. Avec son jardin et son patio, c’est aussi un lieu de balade très agréable.
• Le Puy du Fou España. Si le Puy du Fou français vous a conquis, la version espagnole ne pourra que vous plaire ! Le même savoir-faire, le même talent de mises en scène époustouflantes, sont transposés pour magnifier l’histoire de la Castille. Du spectacle « El último Cantar », sur l’histoire du Cid, à celui intitulé « A pluma y espada » sur la vie rocambolesque de Lope de Vega, en passant par l’Odyssée de Christophe Colomb, le choix est vaste et les émotions sont au rendez-vous. Sans parler du superbe spectacle nocturne ! Et même si vous n’avez pas de voiture, l’accès est très facile grâce au service de taxis de Tolède extrêmement efficace.

Valence

• La cathédrale Sainte-Marie. Cette cathédrale, c’est un incroyable condensé architectural ! Entre sa Porte du Palau, romane, et sa Porte des Apôtres, gothique, elle retrace plusieurs siècles d’histoire. Mais ma porte préférée est sûrement la Porte des fers, d’un exubérant style rococo ; l’architecte allemand Konrad Rudolf, arrivé en Espagne avec l’archiduc Charles VI d’Autriche, l’a construite à partir de 1703. C’est donc une entrée majestueuse pour l’édifice, qui conserve le Saint Calice.
• Le Marché Central. Construites entre 1914 et 1928, ces grandes halles allient modernité et élégance. Une grande coupole vitrée couvre ce marché, toujours d’une activité effervescente. Remarquerez-vous sur la façade les motifs caractéristiques de l’Art nouveau ?
• L’église Saint-Nicolas, la « Chapelle Sixtine Valencienne ». Fondée au XIIIe siècle, cette église a une apparence extérieure gothique sobre et tout à fait classique. Mais quel étourdissement baroque à l’intérieur ! Des peintures et des stucs débordants constituent la décoration du sol au plafond. Cet immense décor, réalisé en à peine trois ans, de 1690 à 1693, est le chef d’oeuvre de Juan Pérez Castiel.
• Le musée national de la Céramique. Ce charmant petit musée est logé dans un palais rococo grandiose, celui du Marquis de Dos Aguas, qui l’a fait édifier en 1740. L’encadrement des fenêtres et des portes est exubérant, et, il faut le dire, très surprenant pour un oeil français.
• L’Océanographic. Rien à voir avec le rococo, place aux courbes épurées et design d’une belle architecture du XXIe siècle ! L’Océanographic est le plus grand aquarium d’Europe, avec des dauphins, des orques, une volière, des tortues… Et ses bâtiments sont à la hauteur, avec une grande élégance. Ils font partie du plus large ensemble de la Cité des arts et des sciences, complexe dessiné par  Santiago Calatrava et Félix Candela dans l’ancien lit du fleuve Turia, dévié après une grande inondation en 1957. A Valence, architecture ancienne et contemporaine sont donc à l’honneur avec une grande harmonie.

Le voyage s’achève… cette virée en Espagne vous a plu ? Cet article sort un peu de l’ordinaire, mais j’espère qu’il vous servira à organiser vos prochaines vacances. Ou, du moins, qu’il vous aura fait rêver. Le patrimoine espagnol est tellement riche… Qui sait, je l’illustrerai peut-être un jour ? Et vous, quel est le pays étranger que vous préférez ?