Chère Anne,
Quelle joie d’avoir pu faire mon stage de fin d’études chez Illustration de Patrimoine ! Cela a été un grand plaisir, au long de ces derniers mois, de te prêter ma plume pour animer ce blog.
Sais-tu que dès la lecture de ton offre de stage, j’ai su que celui-ci était fait pour moi ? Je me suis retrouvée à 1000% dans la description du profil que tu recherchais : le patrimoine est ma passion, je suis assez touche-à-tout, toujours curieuse de nouvelles découvertes et désireuse de les partager !
Ce que j’aime dans ton entreprise, c’est ton souci constant de la défense de notre culture. Ce combat, tu as su le mener sur plusieurs fronts :
- tes illustrations soignées jusque dans les moindres détails, qui font rayonner, avec un design très actuel, le charme des monuments d’antan et le talent des architectes qui les ont édifiés
- ton blog, qui vulgarise les grandes problématiques du patrimoine et met ces réflexions à la disposition de tous ; mais surtout, qui sait s’adresser aux grands oubliés : les courageux propriétaires de châteaux, qui oeuvrent dans l’ombre à entretenir notre patrimoine incomparable
- ton activité sur les réseaux sociaux, qui donne envie, à ton exemple, de découvrir de nouvelles villes et d’aller de monument en monument, le nez en l’air et l’appareil photo à la main, à la recherche des merveilles méconnues de notre pays
C’est cette habitude d’une curiosité toujours aux aguets que j’aurais envie d’appeler le « syndrome d’Illustration de Patrimoine ». Et je m’amuse, rétrospectivement, à réaliser que ce syndrome, je l’ai toujours eu ! Dès mon enfance, j’ai eu la chance de faire de nombreuses visites culturelles avec mes parents. Nous faisions même une collection de photos des châteaux visités, de la Provence à la Dordogne, en passant par la Bretagne : le château de Grignan, le château de Puymartin ou celui de Castelnaud, le château de Suscinio, celui d’Hautefort…
Puis j’ai eu la chance de pouvoir faire fructifier cet amour du patrimoine lors de mes quatre années passées à l’Ecole du Louvre. Le moment préféré de ma routine d’étudiante était de passer tous les jours sur le pont du Carrousel et devant la pyramide (quelle merveille que le palais du Louvre au soleil levant !), mais aussi de traverser quotidiennement le Palais-Royal pour me rendre en galerie Vivienne et à l’INHA. J’ai eu le plus beau campus au monde !
A plusieurs reprises, j’ai aimé animer des visites guidées dans Paris pour des amies, curieuses du patrimoine également. Pour la dernière en date, j’avais choisi le thème du Paris médiéval, en intégrant la visite de l’église Saint-Eustache, de la Sainte-Chapelle, et du musée de Cluny tout récemment rouvert au public. J’aime tout particulièrement partager ma passion pour l’histoire de l’art et les monuments historiques sur les réseaux sociaux, au travers de la page de mon auto-entreprise de dessins et portraits, Victoire H. Créations. Et ce n’est pas un hasard si mes amies ont organisé mon enterrement de vie de jeune fille devant le château de Maisons-Laffitte… un lieu patrimonial, comment aurait-il pu en être autrement ?
La passion pour l’histoire de France et ses monuments est aussi un des points communs entre mon mari et moi. Fiancés, nous aimions beaucoup faire de longues balades dans Paris pour découvrir des ruelles ou des monuments insoupçonnés ; c’est ainsi que nous avons découvert l’église Saint-Thomas-d’Aquin et l’église Saint-Louis-en-l’Île, nichées aux creux des îlots d’immeubles. Ces excursions étaient d’autant plus régulières en 2021 lorsque les musées étaient fermés : le patrimoine religieux, lui, a le mérite de garder toujours ses portes ouvertes. Et les trésors qu’il renferme ne sont pas moins grands : je me suis prise de passion pour les décors d’Hippolyte Flandrin, dans l’église Saint-Vincent-de-Paul et à Saint-Germain-des-Prés. Ces oeuvres sont à mon sens un véritable renouveau de l’art sacré à la fin du XIXe siècle.
Mon rêve serait de réaliser un jour un tour de France des églises et chapelles. Et ce rêve est déjà en partie réalisé grâce à notre groupe d’amis ! Durant deux années consécutives, nous avons consacré une semaine de notre été à parcourir les chemins de Saint-Jacques. Rien de mieux que le rythme calme de la marche de randonnée pour goûter pleinement à la richesse d’un terroir, et découvrir des chapelles méconnues au détour d’un chemin. Je pense en particulier à la petite chapelle d’Harambeltz, à côté de laquelle nous avions été chaleureusement accueillis par la tenancière du gîte de pèlerins. Qui eut dit que ce tout petit édifice des Pyrénées, à l’apparence extérieure modeste, contenait en réalité un superbe décor de boiseries et de plafond peints ?
Cet émerveillement n’est pas sans faire écho à celui qui s’empare de moi lorsque je me replonge dans mon sujet de mémoire. Celui-ci porte sur le décor mural de la chapelle des Milandes, en Dordogne : un superbe ensemble daté autour de 1500, qui devait couvrir à l’origine la quasi-totalité de l’intérieur de l’église. Il était presque totalement oublié jusqu’à la spectaculaire restauration de 2019. J’imagine l’émotion de la restauratrice lorsqu’elle a découvert un superbe Saint Christophe de quatre mètres de haut sous le badigeon de plâtre qui le recouvrait !
Bref, tu l’as compris, je pourrais être encore intarissable sur ma passion pour l’art et la culture, que nous avons en commun. Chère Anne, j’imaginais ce stage comme un feu d’artifice de créativité, qui fasse rayonner la splendeur du patrimoine français. J’espère t’avoir satisfaite par mon travail, en tout cas, de mon côté, je n’ai pas été déçue ! Longue vie au patrimoine français… et à Illustration de Patrimoine !
Bien à toi,
Victoire